Noyer, marbre, laiton et terrazzo s’invitent dans les cuisines ouvertes du moment. Pensées par les architectes Luis Laplace, Studio Asaï ou Émilie Bonaventure, elles s’inscrivent dans la tendance.
Une maison d’été en Corse
Dans la cuisine, l’îlot a été construit en grès jaune. Au second plan, le salon, baigné de lumière naturelle, domine l’ensemble de l’espace, dont le plafond est entièrement habillé de poutres apparentes .© Salva López
C’est une maison d’été, accrochée à la colline. De la rue, on ne voit que la mer. La villa, en contrebas, épouse la pente. Pour la découvrir dans sa globalité, il faut être à l’extrémité de la piscine. Ou en bateau. « Cette maison ne se comprend que depuis la mer, et c’est voulu, confie Antoine Simonin, de Studio Asaï. Elle se fond dans le maquis et plus la végétation continuera de pousser, moins on la verra. » Lorsque ce dernier rejoint le projet, l’architecte Gilles Terrazzoni travaille déjà sur la conception de la maison. « Ici, on est en grande proximité avec la baie de Porto-Vecchio et un environnement naturel que l’on n’a pas touché, confirme celui-ci. La maison est conçue pour s’agripper au terrain et s’ouvrir à la vue. » Une vue à 180°, voire 360° selon les niveaux de cette architecture qui fonctionne en étages, en terrasses et en paliers, au gré de la pente naturelle, créant autant de petits lieux de vie à la fois attenants et indépendants. Depuis le salon, largement ouvert sur la mer, un escalier monte vers la chambre principale quand un autre descend vers les chambres d’enfants et d’amis. Face à la baie, la cuisine est organisée autour de deux îlots pour préparer, s’attabler ou emporter sur la terrasse, supprimant ainsi la traditionnelle cuisine d’été. À la place, une cheminée à mi hauteur derrière les îlots permet de faire du feu l’hiver ou de griller des figatelli…
Une bastide dans la Drôme provençale
C’est une rencontre professionnelle comme il en arrive rarement. C’est en effet après avoir dormi dans l’une des chambres de l’Auberge du Père Bise, au bord du lac d’Annecy, que ce couple a eu l’idée de contacter Émilie Bonaventure qui en a signé le décor afin de lui proposer le chantier de leur maison en Drôme provençale. Totalement immergée dans la nature, cette ancienne bergerie distribuée en plusieurs petits bâtiments a nécessité une complète remise à plat et une rénovation dans le respect de l’architecture locale. À cela, s’est ajoutée la réalisation d’une extension contemporaine afin d’accueillir la vaste chambre parentale et l’installation d’une piscine à débordement pensée comme un prolongement de la maison. Car ici, c’est la vision panoramique à 360 degrés qui a guidé la manière de travailler sur ce projet carte blanche : « On a pris en compte aussi bien les horizontales que les verticales, les horizontales étant induites par la vue et les verticales par la nature avec notamment les grandes lignes de cyprès que l’on a gardées », explique Émilie Bonaventure.
Une maison de ville à Amsterdam
Dans le projet le plus récent du studio DAB, une maison de trois étages dans le centre-ville d’Amsterdam, tous les contraires se mêlent avec une facilité stupéfiante : sur une surface totale de 150 mètres carrés, des objets organiques mid-century côtoient des œuvres d’art contemporaines, les couleurs douces fusionnent avec des meubles vintage plus sombres… Le bâtiment, construit en 1861, accueillait un orphelinat de jeunes filles. En 1943, ses occupantes, toutes juives, furent déportées dans le camp de concentration de Sobibor, en Pologne. Sur la façade de la maison, gravée dans la pierre, une plaque rend hommage à leur mémoire. Aussi, c’est avec un profond respect que DAB Studio a rénové la maison.